Sortie au site mémorial du Camp des Milles à Aix-en-Provence pour les 5 classes de troisièmes

Sortie organisée par Mme Mencaglia, professeure de français et P.P. de 3° et qui a eu lieu jeudi 25/05/23 toute la journée.

Nos élèves ont été accueillis par des médiateurs et médiatrices du camp.

Déroulé de la sortie, une fois arrivés :

-Courte introduction pour présenter le camp dont le bâtiment préexistait, abritant une usine de fabrication de tuiles et de briques, fermée à la crise de 1937. Ce camp a alors connu 3 périodes, étant tour à tour un camp d’internement, puis de transit et enfin de déportation.

-Film d’introduction de 12 minutes “voir pour comprendre, comprendre pour agir”, retraçant les trois périodes de façon plus détaillée. Durant la première période (1937 à 40), les internés étaient des allemands et des autrichiens exilés en France et qui fuyaient les nazis ! Parmi eux se trouvaient de nombreux artistes, venus en France chercher une liberté d’expression, des scientifiques dont des Nobels, des journalistes… La deuxième période (1940 à 42) a représenté un transit pour tous les étrangers jugés indésirables. Concernant la troisième période (durant seulement deux mois de l’année 1942), 5 convois sont partis à Auschwitz -soit 2000 personnes.  Elles ont été livrées aux bourreaux par Pétain et le gouvernement de Vichy, y compris des enfants non demandés par les Allemands. Après 40 ans d’oubli face à une histoire douloureuse, on a cherché à partir de 1989 à faire émerger cette Histoire. Le Camp, seul grand camp français encore intact et qui pouvait être ouvert au public, est donc un lieu de souvenir mais aussi , de par son espace réflexif, un lieu pour parler d’aujourd’hui. Le camp fait le pari que l’homme peut apprendre de son passé.

traversée d’un espace historique, avec frise chronologique de la montée des périls, et arrêt devant différentes dates marquantes , comme la “nuit de cristal” du 9/10 novembre 1938 et sa série de tragédies : magasins et habitations saccagés, incendiés, assassinats, viols, déportations- nuit considérée comme le premier jour de la Shoah. Arrêt devant la maquette du camp, devenu ce qu’il a été du fait de sa taille, de son éloignement et de la présence de la ligne de chemin de fer. Autres salles exposant des oeuvres d’art des artistes internés ; puis expliquant l’époque trouble qui fit apparaître Pétain comme une figure rassurante ainsi que le régime antisémite et xénophobe mis en place ; enfin montrant la Shoah.

On fait voir aux élèves le puits de lumière qui était un lieu de vie mais aussi de spectacle, de conférence, de cérémonie religieuse.

Encore des salles mettant en avant des héros comme un pasteur protestant, ayant sauvé de nombreux juifs, leur créant de faux papiers.

-Visite elle-même : les lieux de vie des internés, oppressants, sombres, où rien n’était prévu (5 latrines pour 3500 hommes). Les dortoirs se tenaient dans le courant d’air, près des anciens fours et sur un sol de poussière d’argile. Malgré tout, on trouve des traces de lieu de cabaret, où se tenaient des spectacles par des internés et pour des internés. Le deuxième étage était celui des femmes et des enfants, les fenêtres en restaient fermées et obstruées pour cacher ce qui s’y passait. Il y a un monte charge qui a permis dans la dernière période de sauver des enfants, sortis du camp puis cachés.

l’espace volet réflexif : a pour but de montrer que les génocides ne sont pas une fatalité, que nous avons les moyens d’agir, par la résistance. La passivité s’avère être extrêmement dangereuse : ne rien faire, c’est laisser faire. Un panneau explicatif (sous forme d’arbre aux ramifications) puis une vidéo sur trois écrans retracent les rouages qui ont mené aux génocides arméniens, de la Shoah et des Tutsis. Enfin, après le déjeuner, les élèves ont suivi un atelier intitulé “complice ou résistant ?” définissant et expliquant ce qu’est l’autorité et notamment l’autorité malveillante et la chaîne de responsabilité.

Pêle-mêle photos :