Terra Amata et grotte du Lazaret : sortie à NICE pour les 6°4

Belle journée bien remplie jeudi 07 octobre 2021, le matin au musée Terra Amata et l’après-midi à la grotte du Lazaret, dans le cadre du Projet “carnet de voyage” de la classe de 6°4.

Les élèves étaient accompagnés de Mmes Boucly et Merlier, professeures d’histoire et de français ainsi que de M. Grossi, éducation musicale, de Mme Thivend-Vialle, documentaliste. Le trajet en bus a été l’occasion de percevoir quelques batiments de la ville de NICE, comme La Tête Carrée.

A Terra Amata, nos élèves, une fois leurs sacs posés mais leur carnet de notes et de croquis conservé, ont été accueillis par M. Philippe Calliet, médiateur culturel en préhistoire et archéologie.

Assis en tailleur, attentifs, les élèves ont pu l’écouter rappeler les dates repères de la préhistoire, depuis l’apparition des homininés jusqu’à l’invention de l’écriture (cunéiforme) en Mésopotamie, l’actuelle Irak.

Il a ensuite raconté l’histoire du musée : en 1966, il n’existait qu’un terrain vague acheté par un promoteur pour construire. En creusant sont apparus des cordons de galets. Durant la préhistoire, les plages et la mer, 26 m. au-dessus du niveau actuel, étaient devant le musée. Ainsi, un préhistorien intrigué a demandé un mois pour ressortir des objets de ce passé et des fouilles de sauvetage ont été réalisées.

Ce sont surtout des foyers qui ont été mis à jour, il y a à Terra Amata les plus vieilles traces de feu retrouvées dans le monde ! C’est peut-être ici même que le feu a été maîtrisé pour la première fois…

On s’est rendu compte qu’il y a eu 26 niveaux de plage dont 21 ont été bel et bien occupés en campement ou utilisés pour la chasse. 107 000 objets ont été mis à jour et le musée a été inauguré en 1976.

M. Calliet a montré un carottage, la partie tout en bas correspondant aux plages les plus anciennes, celles de galets.

Il a ensuite, tout en répondant aux nombreuses questions des élèves, expliqué l’évolution de l’homme. Nous sommes des sapiens sapiens, une espèce récente, depuis 180 000 ans (à peine !) alors que l’homme existe depuis 2 millions d’années. Aujourd’hui nous sommes la seule espèce humaine existante, mais dans le passé préhistorique, à chaque fois, deux espèces humaines ont cohabité.

Les élèves ont pu voir les moulages à l’identique de vrais crânes, comme celui de Toumaï : plus ancien fossile d’homininé découvert. Contrairement aux hominidés (les grands singes sans queue comme gorille, chimpanzé, etc…), les homininés, les humains, eux, ont évolué. Toumaï, qui a 7 millions d’années, a été découvert au Tchad en Afrique. Son trou occipital (qui relie son crâne à sa colonne vertébrale) révèle que Toumaï était un peu plus redressé que les grands singes… Un changement climatique aurait fait sortir certains de leur périmètre, se déplacer et se relever. Lucie, elle, est une australopithèque découverte en 1974 en Ethiopie, Afrique. “Pithèque” signifie singe et on ne sait pas s’il s’agit d’une femelle ou d’un mâle car le bassin des australopithèques est identique mâle/femelle.

Ces australopithèques ont cotoyé les homo abilis qui possédaient déjà les aires du cerveau pour le langage articulé. Ils ont été les premiers aussi à manger de la viande en tant que bipèdes (présence des canines), à inventer et utiliser des outils pour découper, arracher.

Erectus, lui, a investi les différents continents et a maîtrisé le feu, il s’en servait notamment pour durcir le bois, la pointe d’un épieu. Il pouvait  embrocher un animal au corps à corps.

Néandertal a été le premier à enterrer ses morts, et Cro magnon est associé à l’art pariétal, rupestre et à la sculpture avec les Vénus, représentant la fertilité et la maternité, avec une tête mais pas de visage, et enfin associé aux premiers bijoux.

Les élèves ont visité le musée, ont pu voir une salle vitrée dédiée à l’inventaire décennal : les tiroirs contiennent des milliers de petits éclats à travailler au microscope. C’est à l’occasion d’un inventaire qu’un éclat de dent que l’on croyait être de sanglier s’est avéré être une dent de lait ayant appartenu à un petit enfant préhistorique il y a presque 400 000 ans !

Nos sixièmes ont déjeuné sur la plage et se sont rendus à pied à la grotte du Lazaret, prenant une nouvelle fois des photos de NICE pour le concours GéoPhoto auquel ils participent ! (Thème de l’année  : l’ici et l’ailleurs)

Après-midi d’initiation aux fouilles méthodiques, en binômes, et à la visite de la grotte elle-même. 

Les fouilles : c’est à partir de 1950 qu’elles sont devenues méthodiques, c’est à dire pas n’importe comment, mais grâce au carroyage. Chaque bac reconstitue un carré. Il est important de savoir dans quel carré mais aussi à quel endroit du carré on a trouvé un objet.

Maud l’animatrice donne les explications : on commence au pinceau et on balaye doucement l’objet. Une fois l’objet à peu près dégagé, on prend alors le mètre et la feuille avec le carré millimétré représentant le bac de fouille. On positionne la feuille dans le même sens que le bac à l’aide des points cardinaux marqués sur les deux.

Je prends des mesures pour la position de l’objet puis les mesures de l’objet lui même. 

Je cherche enfin à retrouver mon objet sur les panneaux qui m’entourent.

La visite de la grotte : une fois à l’intérieur, sur le mur à la verticale, il y a la reproduction d’un bac de fouilles. C’est un tas d’ossements appelé communément la poubelle de l’homme du Lazaret ; on peut ainsi savoir quels animaux ont été chassés (cerfs, bisons…) et comment . Les mandibules des herbivores ont été cassées afin de récupérer la moelle (qui fournit beaucoup d’énergie). Parmi les restes, des outils en pierre ont certainement servi à la chasse, comme de petits morceaux tranchants dégagés d’un chopper. 29 groupes humains différents sont venus à la grotte.

Cette grotte a été découverte il y a 200 ans au moins, elle est alors citée par un naturaliste. Elle a été  achetée en 1850 par un docteur ; en y creusant un puits, il y a découvert les 7 mètres de remplissage jusqu’au plus profonds galets.

Nos élèves y ont vu les vrais carrés de fouilles (avant les fouilles méthodiques, on creusait à la pelle et à la pioche). Plus de 600 000 objets ont été découverts. Maud éclaire un carré de fouille en particulier, puis projette la photo de deux objets : cornes de bouquetin et mâchoire.

Le sol atteint date de moins 170 000 ans et on pourrait creuser encore. La grotte possède deux entrées : celle de l’époque préhistorique, par laquelle les élèves sont entrés et une autre en hauteur qui a permis sa découverte, la première ayant été un temps obstruée par un éboulis. 

Les élèves ont assisté à un petit spectacle “son et lumière” donnant vie à l’homme du Lazaret et à l’histoire de la grotte et introduit par la présence de la mer dans celle-ci.

Ils ont enfin quitté la grotte pour se rendre à la salle d’expo montrant un carnet de fouilles réel, une armoire de conservation et tous ses tiroirs, ainsi qu’une reproduction de l’homme du Lazaret à qui ils ont pu dire aurevoir avant de reprendre le bus !