Projet « carnet de voyage » (suite) pour les 6°4 avec la visite du musée des explorations du monde

Visite guidée vendredi 08 avril 2022 pour les 6°4 au musée des explorations du monde, au Suquet, où comme son nom l’indique, sont exposés des objets du monde entier.

Il est rappelé aux 6èmes que CANNES est devenue un lieu très à la mode au milieu du 19ème s. et qu’à l’époque, seuls les gens riches et les marins voyageaient !

4 salles sont visitées et commentées, avant de faire un tour dans la salle des instruments de musique, puis un retour en arrière, chacun à son rythme, avec l’arrêt devant un objet de son choix pour le dessiner. 

Visiste de la 1ère salle consacrée à l’Himalaya, chaîne de montagnes qui s’étend sur 3000 kms d’Afghanistan au Népal, donc une des dernières parties du monde explorée. Les objets, rapportés des Andes par une étudiante et un marchand d’art, appartiennent à l’art dit primitif : pas faits par des artistes, mais utilitaires.  Ils servaient au chamanisme. Les chamans sont leurs médecins, la croyance est qu’il y a de mauvais esprits qui peuvent rendre malade et le chaman a le pouvoir de voyager dans le monde des esprits et de communiquer avec eux. Ils se servent d’une dague pour ausculter et d’un cristal pour trouver la bonne porte parmi sept vers le monde des esprits. Enfin, la musique permet aussi le voyage : tambour, cloche, trompe faite d’os humain.

Le chaman utilise également des objets pour se protéger lors des combats contre les mauvais esprits : la tête, surtout, est protégée avec des piques de porc épic. Une armure est enfilée, faite de restes d’animaux trouvés pour s’approprier leur force : patte d’aigle pour sa vision, patte de singe pour son intelligence, corne d’antilope pour sa rapidité…

Autre vitrine : le tablier en soie. La soie est restée un secret des chinois pendant très longtemps et les romains l’achetaient très cher. Ce tablier sert aux moines boudistes du Tibet pour se préparer à la confrontation avec les esprits lors de cérémonies d’exorcisme. Nos défauts dessinés dessus sont transformés en divinités protectrices.

Visite de la 2ème salle consacrée à l’Arctique : un voyageur de famille aristocratique du siècle dernier a rapporté les objets de chez le peuple inuit (le terme esquimau, signifiant mangeur de viande crue, est l’équivalent d’une insulte ; on ne cuit pas car les végétaux donc les feux sont rares). Il s’est fait accepter par eux et a vécu à leur manière, habillé sous deux couches de fourrure bien cousues. On utilise les ressources sur place : les aiguilles sont en os et les fils en tendons. Il a rapporté notamment un jouet qui a servi : une vieille poupée. Il ne reste pas grand chose de la multitude d’objets qu’il a rapportée car beaucoup ont été jetés à sa mort, leur valeur unique de témoignage n’ayant pas été perçue.

Visite de la 3ème salle consacrée aux îles Marquises : objets d’un autre voyageur encore, qui a vécu au 19ème s. Quand les français prirent possession des Marquises, ils jugèrent que les autochtones étaient des sauvages, car nus et tatoués de la tête aux pieds. Leur rite de combat entre tribus était de faire s’affronter quelques guerriers seulement au corps à corps avec des casses têtes. Une fois leur ennemi tué, ils le mangeaient et prenaient leur crâne et leur chevelure pour en faire un ornement plein de pouvoir. Le combat était préparé par une danse : le haka. Avec la colonisation, ce peuple traditionnel est passé en 50 ans de 80 000 à moins de 2000 individus, et leur mode de vie a été interdit par les colons.

Visite de la 4ème et dernière salle sur l’Orient. Là se trouvent des collections d’un riche hollandais du 19ème s. Avec la révolution industrielle, le voyage en bateau ou en train devenait possible et l’Orient était synonyme d’exotisme. Le voyageur s’est fait représenter dans une rue d’Egypte, avec un riche costume oriental. Il s’est finalement installé à Cannes et a tout donné à la ville : tableaux, coffrets, armes. Il a même rencontré le shah d’Iran, parcouru les jardins magnifiques toujours structurés en quatre éléments, ici un panneau manque. Les portraits sont cette fois les représentations d’un des fils du shah et sur un autre mur, de l’idéal de beauté féminine de l’époque (pas de photo).

Visite libre et croquis :