La nouvelle de l’atelier relais : ‘Meurtre par jalousie’

Lors de la session janvier/février de l’atelier relais,  Yousra NOUARA, Arjem REMACHE, Adrian RIVITUSO ont ​travaillé sur l’écriture d’un récit policier.  
 

Ils ont également procédé à la lecture enregistrée de cette nouvelle . Voici leur travail. 

 meurtre par jalousie

 

Récit policier

« Meurtre par jalousie »

 

       Ce soir d’hiver, je me réjouissais de rentrer au chaud auprès de ma femme et de lui annoncer une excellente nouvelle : j’avais décroché le contrat pour rénover la salle de réception du palais princier de Monaco.

 

       Lorsque j’ouvris la porte, un silence inhabituel et pesant m’envahit puis je découvris avec stupeur ma femme allongée à l’entrée de la cuisine.Tout avait été saccagé : tous nos meubles étaient renversés, la vaisselle était cassée, les papiers étaient éparpillés, sur tout le sol.

 

       Je pénétrai dans la pièce et je découvris une cagoule ensanglantée sur la table. J’étais horrifié par la scène que je venais de découvrir. Je me baissai pour tâter le pouls de ma femme, je ne sentis rien mais je découvris un peu plus loin une clé à molette. Complètement affolé je pris mon téléphone afin d’appeler la police.

 

       Quand les policiers arrivèrent sur place, ils me demandèrent s’il y avait quelqu’un d’autre à la maison. Je répondis qu’un plombier devait passer dans la journée. Ils allèrent aussitôt interroger le concierge, qui confirma avoir vu un homme monter, vêtu d’un bleu de travail. Il ajouta qu’il avait aussi aperçu une femme d’une trentaine d’années, assez négligée.

 

       Au moment où les enquêteurs allaient partir, le concierge ajouta que le couple était en conflit avec l’habitant du dessus pour des raisons liées au bruit.

 

       Peu après, les policiers m’interrogèrent au commissariat, dans une pièce sombre :

 

« Monsieur Hubbert , qu’avez-vous fait aujourd’hui ?

– Ce matin, je me suis levé puis j’ai pris le petit déjeuner avec ma femme, et je lui ai rappelé qu’il fallait qu’elle reste à la maison car le plombier devait passer dans la journée pour réparer la fuite de notre robinet de cuisine. Puis, je suis parti au travail à 8h15 pour arriver à mon bureau d’architecte à 9h.

      À midi, j’ai déjeuné avec Christophe, mon collègue de travail, et il m’a appris que nous avions décroché le contrat pour rénover la salle de réception du Prince de Monaco.

       L’après-midi passa vraiment vite, je me languissais de rentrer chez moi pour annoncer cette merveilleuse nouvelle à mon épouse. J’ai quitté mon bureau à 18h et je suis arrivé à la maison aux alentours de 19h. »

 

       A la suite de mon témoignage, les enquêteurs me raccompagnèrent chez moi et ils allèrent chez le voisin du dessus avec lequel j’étais en conflit depuis quelques mois

 

       Deux jours plus tard, je fus convoqué au commissariat de police de Menton pour assister au compte-rendu de tous les témoignages des suspects. Les policiers commencèrent par m’expliquer que j’étais hors de tous soupçons : ils avaient vérifié mon emploi du temps auprès de mon patron.

 

       Ils me rapportèrent tout d’abord le témoignage de mon voisin. Ce dernier leur avait dit :

       « Je serais bien incapable de tuer ma voisine, de plus ma femme et moi étions partis en vacances à Oran, en Algérie, pendant trois semaines. Nous sommes rentrés hier soir aux alentours de vingt-et-une heures quarante-cinq.

       Ce matin , avec ma femme, nous sommes sortis pour aller prendre le petit  déjeuner dans un café, mais avant d’y aller, nous avons ouvert la boîte aux lettres pour relever le courrier et nous sommes tombés sur une lettre de la police judiciaire. Nous l’avons ouverte et avons ainsi appris que nous étions convoqués au commissariat de Menton.

       Nous étions très étonnés car nous n’avons jamais reçu de lettre de ce genre puis, quelques minutes plus tard, dans l’escalier, nous avons croisé le jeune Hakim qui nous a fait part du drame dont notre immeuble avait été le théâtre ».

 

       Il est vrai que j’avais profité quelque temps de la tranquillité de l’immeuble, lors de l’absence du couple…

 

       Les enquêteurs me racontèrent ensuite qu’ils avaient interrogé le plombier qui était intervenu le jour du drame. Voici son récit :

       « Quand je suis arrivé chez Mme Sarah Aubry vers 11h30, j’ai sonné mais personne ne m’a répondu. Ayant beaucoup de travail ce jour-là, je ne me suis pas attardé et j’ai décidé de repartir. »

 

       La dernière personne suspecte était Maïssane, l’amie de ma femme que la concierge avait vue monter. Maïssane avait raconté que lorsqu’elle était arrivée devant la porte, elle avait sonné et personne n’avait répondu puis elle avait tendu l’oreille pour écouter s’il n’y avait pas de bruit et elle avait entendu un objet métallique tomber par terre. « Je commençais à m’inquiéter, avait dit Maïssane, car j’entendais des bruits mais personne ne m’ouvrait… J’ai donc eu l’idée  d’appeler Sarah sur son portable : j’entendis et je reconnus sa sonnerie à travers la porte. Je me suis dit qu’elle faisait peut-être une sieste.

       Le lendemain, je décidai de renouveler ma visite. Hélas, en arrivant dans le bâtiment, je croisai un voisin qui me connaissait et qui savait que j’étais l’amie de Sarah ; il m’annonça la terrible nouvelle ».

 

       Après avoir pris connaissance des différents témoignages, plusieurs questions se bousculaient dans mon esprit : Pourquoi Sarah n’avait-elle pas ouvert à son amie ? N’avait-elle pas entendu ? Dormait-elle ? Le plombier n’a-t-il pas quelque chose à voir avec cette affaire ? Sarah lui avait-elle bien ouvert la porte ? Et ce voisin de malheur qui nous portait chaque jour ses menaces … Pourquoi n’avions-nous pas réagi avant ? En le dénonçant à la police … ? En déménageant … ?

 

       Une semaine plus tard, la Une du journal titrait : « Sarah, victime de la jalousie ». Je lus dans l’article que le meurtrier était l’ex-mari de Sarah. Puis je continuai ma lecture en me disant que ce dernier ne faisait pourtant pas partie de la liste des suspects … Puis, en lisant le deuxième paragraphe, je découvris le nom du plombier : Cyril Riina. L’article expliquait que l’homme avait bien pénétré dans l’appartement pour réparer la fuite du robinet. En découvrant Sarah, il l’avait tout de suite reconnue même si elle avait changé de style et pris une dizaine d’années. C’est alors que s’est engagée une conversation qui s’est transformée en dispute puis en bagarre … qui s’est très mal terminée !

 

       J’appris alors que les policiers avaient retrouvé une clé à molette, qui était l’arme du crime. Les autres indices ayant permis d’identifier le coupable étaient : une cagoule ensanglantée, des traces de pas et une caisse à outils. Aucun doute !